Mise au point sur le litige qui m’oppose à Gabriel Libert

Le conflit qui m’oppose à Gabriel Libert relève du litige éditorial et éthique entre deux rédacteurs. Il concerne une certaine conception du journalisme : le respect des êtres et des faits.

Depuis juillet 2020, je subis de la part de ce rédacteur en chef adjoint des manœuvres qui relèvent du harcèlement moral pour avoir exprimé en interne un différend à propos de ses méthodes d’enquête journalistiques.

Formé à l’école paparazzi, recruté pour écrire des papiers « people », comme consacrer un grand entretien au metteur en scène accusé d’attouchements par Adèle Haenel, Gabriel Libert n’a pas souhaité rencontrer un scénariste à succès avant de l’accuser — lui, un réalisateur et un acteur célèbre — d’« escroquerie » en bande organisée aux accointances extrémistes. Il s’agissait en réalité d’un ennemi juré de Soral devenu scénariste, et d’un banal conflit commercial à propos d’un scénario rendu qui n’a pas été entièrement payé.

Ces raccourcis m’ont choquée. Je l’ai dit. Vexé, devenu obsessionnel à mon sujet, ce rédacteur en chef adjoint s’est mis à raconter l’histoire tout autrement à mes collègues (qui n’ont que sa version puisque j’envoie mes chroniques depuis chez moi), à contacter mes proches, pour tenter de me déstabiliser et de me décrédibiliser. Récemment, il est allé jusqu’à m’attaquer dans un tweet calomnieux, à relayer un article malveillant d’Arrêt sur Images suscité par sa lettre ouverte, envoyée dans le seul but de m’intimider (avec mes employeurs en copie). 

Ces manœuvres se sont donc transformées en dénonciations calomnieuses. J’ai choisi d’y répondre en détails sur mon blog, et non dans ma chronique, pour épargner le journal, contrairement à lui.

Je regrette sincèrement que la Société des rédacteurs se soit laissée instrumentaliser, qu’elle ait repris ses accusations à la fois gratuites, injurieuses, diffamatoires et mensongères, sans même avoir pris le temps de me contacter, de m’entendre et de vérifier. 

Je maintiens, preuves à l’appui, que Gabriel Libert a manqué à ses obligations déontologiques, notamment en continuant à écrire à deux reprises sur un scénariste contre lequel il a pris parti dans un conflit commercial (pièce 41 du dossier), sans en informer le lecteur.

C’est ce respect du lecteur qui m’importe. J’ose croire que la vérité finira par l’emporter sur l’envie de se poser en victime d’un « pouvoir » fantasmé ou des rivalités journalistiques sans importance. 

Afin de reprendre toute ma liberté d’action et de démontrer la véracité de ce que je dénonce, j’ai décidé de me retirer du Conseil de surveillance de CMI France, qui n’a rien à voir avec ce litige entre rédacteurs. Je me réserve le droit de porter plainte pour le préjudice subi. Et je souhaite que la direction prenne les mesures nécessaires pour permettre un retour à la sérénité.

Caroline Fourest

Cette attestation écrite en août 2020 par Gabriel Libert a été produite par deux producteurs en litige avec Thomas Nlend pour faire croire que « Monsieur Antoine » — qui confirmait avoir géré son infiltration chez Soral — était délirant et un affabulateur. Moi je croyais à cette infiltration. Quelques mois et de nombreuses vérifications plus tard, les faits m’ont donné raison : Monsieur Antoine s’appelle Noël Dubus, il a le bras long (affaire Paris-Match Takieddine), il a effectué des missions d’infiltration pour le SIAT et Thomas Nlend était son indic, soit l’indic d’un indic. Gabriel Libert a fini par le concéder par bribes, sans jamais rectifier, ni assumer s’être trompé.