Une infiltration européenne dévoilée

La campagne folle du Conseil de l’Europe, « La liberté est dans le hijab ! », a secoué les esprits. Il ne s’agit pas d’un accident mais d’un long travail de noyautage mené par des faux-nez islamistes. Toujours avec la même tactique : se présenter en victimes de l’« islamophobie », obtenir un rapporteur « allié », le mener par le bout du nez au nom des « concernés ». Mieux organisés, les lobbyistes religieux débordent facilement les antiracistes de bonne foi. Le voile n’est plus présenté comme un outil d’oppression mais comme le symbole des opprimés, pour finir en étendard des libertés !

Ce travail de sape, en cours depuis quinze ans, on le doit à des organisations comme le European Forum of Muslim Women (la branche « femme » des Frères musulmans), chargé du lobbying européen, et le Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (Femyso), la branche « jeunesse », entouré d’une ribambelle d’organisations lui servant d’idiots utiles. Parfois, elles sont carrément invitées à des meetings communs aux frais de l’Union des organisations islamiques en Europe, l’organe des Frères en Europe.

N’y voyez pas malice, ni aucun lien ! La confrérie a toujours fonctionné ainsi. Elle place des militants à la tête d’organisations, nie farouchement leur allégeance ou prétend qu’il s’agit d’anciens membres, lorsque cela se voit comme un voile au milieu de la figure. Et, bien sûr, l’un des ambassadeurs de cette stratégie pour l’Europe s’appelle Tariq Ramadan.

Devenu trop embarrassant, on le cache désormais. Mais sa trace se trouve partout, invité comme une star, remercié pour ses précieux conseils dans un rapport de 2011 signé conjointement par la Femyso et le Conseil de l’Europe. Une coopération qui n’a cessé de se renforcer depuis.« La riposte commence à payer. Il est temps de la porter au niveau européen. »

Les nombreux satellites des Frères musulmans se sont essoufflés après avoir perdu le soutien financier des pays du Golfe (en dehors du Qatar). Ont-ils pu s’offrir une seconde jeunesse – et la radicaliser en prime – grâce à des fonds européens ?

L’entrisme, c’est certain, touche l’Union européenne. La présidente voilée de la Femyso a été ovationnée lors du Forum de la jeunesse, organisé récemment au Parlement européen. On compte par millions les subventions versées aux alliés de ces faux-nez, comme le très douteux European Network Against Racism, dirigé par un ancien membre de la confrérie.

Des réseaux qui ont sonné la charge contre la France après la décapitation de Samuel Paty, lorsque le gouvernement a eu le cran de dissoudre le Collectif contre l’islamophobie et de légiférer contre le séparatisme. Quand notre diplomatie obtient le retrait de cette campagne en faveur du hijab, la présidente de la Femyso réplique par une vidéo accusant Paris d’être « la capitale mondiale du préjugé occidental » et la France d’« exporter le racisme ».

Privés de certains relais (dissous), ces procès d’intention empoisonnés portent moins qu’auparavant. La riposte commence à payer. Il est temps de la porter au niveau européen.

Caroline Fourest, Marianne, 19/11/2021